Son expo :  Les petites combines de la vie            lieu : Grande serre Gaillard

Nadine Barbançon est allée auprès de personnes âgées vivant à domicile dans les montagnes du Trièves entendre et photographier leurs stratégies d’aujourd’hui, leurs victoires, leurs défaites aussi, leurs petits arrangements avec la vie plutôt qu’avec les morts. La forme classique documentaire se voit déplacée, et trouve ici une tonalité acidulée, en se déjouant de l’image de la vieillesse, voire de sa réalité.

Pour « Les Petites combines de la vie », l'artiste a rendu visite à plusieurs reprises à des personnes âgées vivant chez elles dans le sud du Trièves, autour de Monestier de Clermont. Tôt le matin, en compagnie de l'ingénieur son Benoît Chabert d’Hières, elle a accompagné dans ce piémont du Vercors les aides à domicile chez ces vieilles et ces vieux dans leur isolement. Rendre visite ce fut : regarder des photos ensemble, parler des strates du passé, laisser voir et dire les stratégies d'évitement et d'adaptation, les sourdes défaites et les menues victoires et du quotidien.

Résolument du côté de la vie, de l'art de faire face et de « tenir », le projet est un composite d'images parfois malicieuses - à l'instar de celle devenue iconique de Séraphin et son aloe vera – de voix recueillies et orchestrées, de petites phrases comme autant de concentrés d'émotion et de philosophie de vie. Depuis, ces petites combines sont devenues un coffret d'images, de sons et de textes, un alliage à la fois robuste et doux, aussi tenace que les paysages montagneux et les mémoires qui s'y nichent.

Danielle Maurel.

 

Sa bio :  


Formée aux pratiques audiovisuelles en France et Angleterre, Nadine Barbançon inscrit d'emblée son travail de photographe dans un dialogue avec d'autres artistes, écrivains, compagnies de théâtre, musiciens.

 Le geste photographique et ce qu'il induit, produit, ce qu'il communique de / à l'autre, déjà tout cela scintille comme une intuition. Un glissement décisif se fait avec une résidence artistique de trois ans dans un quartier populaire d'Échirolles en pleine rénovation urbaine. 

Avec ce projet A-Franchir (2012), le goût de la fiction des débuts cède la place à un désir de correspondance. Il s'agit de franchir le seuil de l'autre, de se relier à lui.elle par l'écoute, de partager et de construire ensemble, de créer du commun avec ce qui diffère de soi. Les espaces singuliers, les lieux qu'on habite et qui nous habitent sont au passage vivement valorisés. Suivront des rapprochements pudiques avec des femmes sans domicile fixe  (Une fenêtre sur la rue, 2015), des demandeurs d'asiles et leurs hôtes du Trièves (Vous ne m'êtes pas inconnu.e, 2018), enfin des personnes âgées en structure collective (Au bord du lac, 2015).

C'est là que commence l'aventure de Nadine Barbançon avec ceux qu'elle persiste à appeler « les vieux ». Le temps s'allonge, la plongée intime s'intensifie, le jeu et la mise en scène se nouent à l'émotion (Still living, 2017), les « pointillés de conversation » viennent dialoguer avec l'image (Juste avant de partir, 2018). 

 

Nadine Barbançon est photographe auteure affiliée à la Maison de Artistes depuis 2009. Après avoir enseigné la photographie à l’Université, elle continue de transmettre sa pratique à travers l’accompagnement de l’Atelier des photographes de TANGIBLES ( GRENOBLE) et divers workshop ou lecture de portfolios.

Elle a obtenu le prix Expomobile en 2018 pour sa série « Still Living ». Le temps des possibles  a été sélectionnée pour la biennale d’Art à PERM en Russie en 2019. En 2022 sa série  Les petites combines de la vie  est sélectionnée par la Maison de l’Image et la MC2 pour le Mois de la Photo de Grenoble. Pour son numéro 101, la revue l’Alpes en publiera en 2023 un portfolio. En 2023 elle exposera à la Galerie d’Art de la Roche sur Foron (74) une création intitulée In(dits)visibles imaginée avec l’autrice Estelle Dumortier et des personnes en situation de handicap.

 

Son site :  www.nadinebarbançon.com